Voir la justice se prononcer de façon très officielle sur la qualité des amis que les usagers de Facebook peuvent avoir sur le réseau social peut paraître cocasse. La décision rendue jeudi par la Cour de cassation répond toutefois à une affaire très sérieuse.
A l’origine, une procédure disciplinaire prise à l’encontre d’un avocat du barreau de Paris, raconte Le Monde. Sanctionné par le Conseil de l’ordre des avocats, celui-ci a contesté cette décision en mettant en avant le fait que des membres de la formation l’ayant sanctionné étaient "amis Facebook" avec des personnes impliquées dans le dossier, dont la plaignante.
Pas des relations d’amitiés "au sens traditionnel du terme"
Dans un premier temps, la Cour d’appel lui avait donné tort, considérant que le fait d’être "en contact par les réseaux sociaux ne renvoie pas à des relations d’amitié au sens traditionnel du terme" et que "l’existence de contacts (…) sur le Web ne suffit pas à caractériser une partialité particulière", rapporte le quotidien du soir.
La Cour de cassation a donc confirmé ces conclusions : "Le terme d’'ami’ employé pour désigner les personnes qui acceptent d’entrer en contact par les réseaux sociaux ne renvoie pas à des relations d’amitié au sens traditionnel du terme", affirme-t-elle.
Elle ajoute que "l’existence de contacts entre ces différentes personnes par l’intermédiaire de ces réseaux ne suffit pas à caractériser une partialité particulière, le réseau social étant simplement un moyen de communication spécifique entre des personnes qui partagent les mêmes centres d’intérêt, et en l’espèce la même profession".